Pourquoi votre pompe à chaleur consomme trop d’électricité ?

Vous pensiez faire des économies avec votre pompe à chaleur, et pourtant… votre facture d’électricité grimpe chaque mois ? Pas de panique, vous n’êtes pas le seul dans ce cas. Beaucoup de propriétaires se retrouvent surpris par une surconsommation d’énergie alors qu’ils ont investi dans un système censé être plus économe. La bonne nouvelle, c’est que ce problème a toujours une cause identifiable, et donc, une solution

Fonctionnement de la consommation d’une pompe à chaleur

Avant de chercher le problème, il faut déjà comprendre comment fonctionne la bête. Une pompe à chaleur (PAC), qu’elle soit air-eau, air-air ou géothermique, capte les calories présentes dans l’air ou dans le sol pour les transformer en chaleur. Elle n’utilise donc qu’une partie d’électricité pour fonctionner. En théorie, 1 kWh d’électricité consommée permet de produire entre 3 et 5 kWh de chaleur. C’est ce qu’on appelle le Coefficient de Performance (COP) : plus il est élevé, plus la pompe est efficace. Mais si ce ratio chute, c’est là que les ennuis commencent : votre PAC consomme trop pour produire trop peu.

En clair, une pompe à chaleur performante, c’est un peu comme une voiture bien réglée : tant qu’elle est entretenue, elle roule à faible consommation. Dès qu’un élément se dérègle, elle se met à boire plus que de raison. Si vous cherchez à comprendre pourquoi votre pompe à chaleur consomme trop d’électricité, vous allez voir que le problème ne vient pas toujours de la machine elle-même. Parfois, c’est une question de réglage, d’entretien ou d’isolation. Et si vous souhaitez aller plus loin et réduire les factures d’énergie avec une pompe à chaleur, on vous explique tout dans un article complet sur le blog.

Les principales causes d’une surconsommation d’énergie

1. Une mauvaise isolation du logement

C’est la cause numéro un d’une consommation pompe à chaleur excessive, si votre maison est une vraie passoire thermique, la PAC compense en tournant en continu pour maintenir la température souhaitée. Résultat : le compresseur fatigue, la consommation grimpe, et vous perdez en confort. Avant même de penser à changer de pompe à chaleur, faites réaliser un bilan thermique ou un diagnostic de performance énergétique (DPE). Parfois, une meilleure isolation des combles, des murs ou du plancher suffit à réduire la consommation de moitié.

2. Une puissance mal adaptée

Si la pompe est sous-dimensionnée, elle doit fonctionner presque en continu pour chauffer correctement votre logement. À l’inverse, une PAC surdimensionnée se mettra à faire du “yoyo” thermique (démarrages et arrêts fréquents), ce qui use le compresseur et augmente la consommation électrique. La puissance idéale d’une pompe à chaleur dépend de plusieurs critères :

• la surface à chauffer,
• l’isolation du logement,
• la région où vous habitez,
• et la température de confort souhaitée.

Un installateur certifié RGE peut vous aider à recalculer la puissance nécessaire.

3. Une température de consigne trop élevée

Chaque degré supplémentaire à l’intérieur = environ 7 % de consommation en plus. Beaucoup de foyers règlent leur thermostat sur 23°C “par confort”, sans réaliser que 21°C suffisent amplement dans les pièces à vivre et 18-19°C dans les chambres. Installez un thermostat connecté. Il apprend vos habitudes et ajuste automatiquement la température pour éviter les pics de consommation.

4. Un mauvais entretien de la pompe à chaleur

Filtres encrassés, ventilateurs poussiéreux, échangeurs bouchés… Tout cela nuit à la performance de la machine. Une pompe mal entretenue, c’est un peu comme une voiture sans vidange : elle continue de fonctionner, mais en consommant deux fois plus. Pensez à réaliser un entretien annuel comprenant le nettoyage des filtres et des unités, la vérification du fluide frigorigène, le contrôle du compresseur et la mesure du COP. Un entretien régulier peut améliorer le rendement énergétique de 10 à 20 %.

5. Des températures extérieures trop basses

L’air froid contient moins de calories, du coup, quand le thermomètre descend sous 0°C, la pompe à chaleur doit travailler davantage. Certaines PAC bas de gamme perdent jusqu’à 40 % de leur efficacité à -5°C. Pour y remédier, pensez à installer une pompe à chaleur haute température, plus adaptée aux climats froids. Vous pouvez également ajouter un système d’appoint (chaudière ou poêle à granulés) pour soulager la PAC en hiver ou encore opter pour un modèle géothermique, moins sensible aux variations extérieures.

6. Un réglage du chauffage mal optimisé

Le circulateur, le débit d’eau, ou encore le paramétrage des courbes de chauffe jouent un rôle crucial dans la consommation. Si le débit est trop faible ou les courbes mal configurées, votre système consomme davantage pour atteindre la température souhaitée. Faites appel à un professionnel pour un réglage de la courbe de chauffe personnalisé : cela permet d’adapter le fonctionnement de la PAC à votre logement et à votre style de vie.

Comment diagnostiquer une surconsommation de pompe à chaleur ?

1. Analysez votre facture d’électricité
   • Comparez vos consommations :
   • avant et après l’installation,
   • entre différentes saisons,
   • ou avec la même période de l’année précédente.
   • Une hausse brutale est souvent le signe d’un mauvais réglage ou d’un entretien insuffisant.
2. Surveillez le comportement de votre PAC
   • Certains indices ne trompent pas :
   • Le compresseur tourne en permanence.
   • La PAC se déclenche très souvent pour de courtes durées.
   • L’unité extérieure fait plus de bruit qu’avant.
   • La température intérieure fluctue anormalement.
3. Vérifiez le COP ou le SCOP
   • Le COP (Coefficient de Performance) correspond au rendement instantané, tandis que le SCOP indique le rendement sur l’année.
     Si votre COP est inférieur à 3, il y a un souci.
   • Certaines PAC modernes affichent ces données sur leur écran ou via une application mobile, ce qui vous permet de surveiller votre consommation en temps réel.

Optimiser le rendement de sa pompe à chaleur

Réglez la température intelligemment

• Baissez la température de consigne d’1 ou 2 degrés.
• Programmez des plages horaires (chauffage réduit la nuit).
• Utilisez un thermostat connecté ou une sonde extérieure.
• Une PAC bien pilotée consomme jusqu’à 15 % d’électricité en moins.

Améliorez l’isolation de votre logement

Même la meilleure pompe à chaleur du monde ne fera pas de miracle dans une maison mal isolée. Une isolation performante des combles, des murs et du plancher permet de réduire les pertes thermiques, d’alléger la charge de travail de la PAC et d’obtenir un meilleur confort à température égale. Pensez à consulter un professionnel RGE pour bénéficier d’aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’, éco-PTZ, etc.).

Nettoyez régulièrement les filtres et unités

Un nettoyage trimestriel des filtres et un dépoussiérage des unités intérieures/extérieures permettent d’éviter une accumulation de saletés qui freinent la circulation de l’air. C’est une petite habitude qui peut faire gagner jusqu’à 10 % de rendement sans aucun investissement.

Programmez un entretien annuel

C’est obligatoire pour toute PAC contenant plus de 2 kg de fluide frigorigène, mais fortement conseillé même en dessous. L’entretien par un technicien certifié permet de détecter les fuites, de vérifier la pression et de recalibrer les réglages de puissance. Vous pouvez d’ailleurs consulter notre article sur l’entretien de pompe à chaleur pour savoir comment bien le planifier.

Ajustez la courbe de chauffe

La courbe de chauffe détermine la température de l’eau envoyée dans le circuit en fonction de la température extérieure. Une courbe mal réglée peut faire exploser la consommation. Un professionnel peut la calibrer précisément selon votre région et votre isolation, pour un fonctionnement optimal toute l’année.

Coupez la fonction chauffage quand il fait doux

Inutile de laisser tourner la pompe à chaleur en mi-saison. Dès que les températures dépassent 18-20°C, éteignez le mode chauffage et laissez la ventilation naturelle prendre le relais.

Les solutions pour réduire la facture d’électricité

Installer un ballon tampon

Il stocke l’eau chaude produite par la PAC, ce qui limite les démarrages intempestifs et stabilise le rendement. C’est particulièrement utile sur les systèmes air-eau.

Associer la PAC à des radiateurs basse température

Les PAC sont conçues pour fonctionner à basse température (35-45°C). Si vous avez d’anciens radiateurs en fonte, ils demandent une température plus élevée, ce qui diminue le rendement. Les radiateurs basse température ou un plancher chauffant sont donc les meilleurs alliés d’une PAC performante.

Installer des panneaux photovoltaïques

L’association pompe à chaleur + panneaux solaires permet de produire une partie de l’électricité consommée, voire de viser l’autoconsommation. Votre facture peut être divisée par deux dans certains cas, surtout si vous êtes à la maison en journée.

Surveillez votre consommation en temps réel

Un compteur connecté ou un système de suivi énergétique peut vous aider à repérer les pics de consommation et à ajuster vos habitudes. Par exemple, éviter de lancer la PAC, le lave-linge et le chauffe-eau en même temps peut suffire à lisser la courbe de consommation.